Depuis trois jours...

Esclave Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 11/05/2008

Depuis trois jours j'errais, après que je sois arrivée ici par bateau. Depuis trois jours, je me promenais dans la ville, craintive, me cherchant un endroit où vivre, quelque part où je puisse obtenir un travail et ainsi gagner ma vie, même si ce n'était qu'un salaire minime. Tout pour ne plus être esclave. Comme je n'avais toujours pas trouver et que mon anglais, mis à l'épreuve par les trois ans que j'avais passée à baragouiner des mots français chez cette horrifiante famille, ne m'aidait pas vraiment, je revenais passé mes nuits ici, au port. Je ne dormais presque pas, toujours sur mes gardes au cas où des gens aux mauvaises intentions décident de me prendre pour prochaine cible.

Je me sentais seule, plus encore qu'avant. Avant, je pouvais toujours chercher un peu de sympathie dans le sourire de la plus jeune fille de mes anciens maîtres. Parfois, je pouvais parler au chien de la famille, un beagle au regard intelligent qui ne cessait de toujours agiter la queue. Mais...il n'y avait plus personne. Personne avec qui faire la conversation, personne avec qui pouvoir rire...il y avait si longtemps que je n'avais pas rit! Depuis ce fatidique soir où j'avais vu James pour la dernìère fois me semble-t-il. À cette pensée, mon coeur se serra dans ma poitrine. À quoi pensais-je? Plus jamais je ne le reverrais, et même si c'était le cas, il devait sans doute être marié aujourd'hui, avec une jeune dame digne de ce nom. Qui voudrait d'une femme à la peau noire, d'une esclave...ancienne esclave...

Poussant un soupir, je finis par m'assoir là où, les deux derniers soirs, j'avais passé la nuit. J'avais heureusement réussit à me déoter des vêtements qui me permettaient de ne pas avoir trop froid durant la nuit...

Lady Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 09/05/2008

Lente démarche rythmée, droite posture élégante, haut menton démarqué ; tous ces détails que l'on m'avait appris à considérer, lorsque je marchais, à l'extérieur. Je devais faire honneur à toutes les ladies de la ville, aussi lourd ce fardeau soit-il, et toujours devais-je regarder vers l'avant, sans trébucher, sans perdre équilibre. Quelques fois mon regard se perdait à droite et à gauche, se promenant sur la vaste étendue d'eau d'où partaient et venaient tous ces grands bateau, puis s'arrêtant sur un galant gentleman qui avait l'amabilité de lever son chapeau en croisant ma route. Quel homme... Dommage que mon mari ne puisse être comme lui. Mes cheveux se prenaient dans l'air dans une danse aérienne éphémère, mon ombrelle pirouettait lentement dans ma main, tournant lentement au-dessus de mon délicat visage, lui qui reflétait la mélancolie qui corrompait tout mon être, me rendant noir, sale, sans valeur. Non. Lève plus le visage, Blanche...

Ma belle robe rosée définissait parfaitement mes courbes, traînant légèrement sur le sol derrière mes pas, mais semblant éternellement claire, ne se salissant jamais malgré son contact sur le plancher malpropre. Les passants s'écartaient, certains vauriens sifflaient vulgairement en relookant mon derrière : Maudits, je les étoufferais bien avec mes mouchoirs. Une dame se démarqua d'eux : elle avait la peau noire, détail très important. Que faisait-elle en liberté? Elle n'en avait pas le droit, non. Elle était esclave, bon sang.

-Hey YOU!

Je m'avancai vers elle, expression froide et impassible au visage. Elle n'allait pas m'échapper...

-Yes, I'm talking to you, worthless slave. Explain to me what gives you the right to walk those streets, under no surveillance...

Esclave Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 11/05/2008

Ma tête ballotait lentement, signe que ma fatigue grandissante était entrain de prendre le dessus sur ma volonté de rester éveillée. Je sursautai, me redressant soudainement, en entendant une voix m'interpeller. Une lady, à en voir l'accoutrement. Et une lady méprisante en plus...

- Yes, I'm talking to you, worthless slave. Explain to me what gives you the right to walk those streets, under no surveillance...

Je comprenais seulement passablement l'anglais, ayant perdu beaucoup de ma faculté à m'exprimer en cette langue durant les trois dernières années. Je savais que j'aurais dû tenter de continuer, même si il aurait dans ce cas fallu que je me parle à moi-même, le soir, quand tout le monde dormait. Je compris cependant ce à quoi elle faisait allusion et je ne pus m'empêcher de répondre d'un ton sec; "I'm not a slave, I'm free."

Je me levai, laissant tomber les vieux vêtements qui me recouvraient sur le sol, sans m'en préoccupé plus que cela. Ils étaient déja sales de toute façon, qu'est-ce que quelques instants sur le sol allaient changer? De grande taille comme tous les membres de ma famille, je dépassais la lady de plusieurs centimètres. Je le regardai dans les yeux. Puis, j'eus une pensée qui traversai mon esprit, mais je me repris bien vite. Après ce qu'elle venait de me dire, je n'avais aucune envie de travailler pour elle, alors je n'allais sans doute pas lui demander de me prendre comme servante, non?

Lady Nombre de messages : 4 Date d'inscription : 09/05/2008

Entêtée, cette esclave. Elle était vraiment très jolie: sa peau était parfaitement foncée, ses grands yeux vastes commandait l'attention, et sa grande taille lui donnait de l'autorité, ce qui est assez contradictoire, vu son origine, et son statut. Son statut d'esclave. Je ne gobbais pas sa réponse, elle n'était pas libre, non, c'était une esclave, car tous étaient esclaves. Pourtant... Je devais admettre que c'était bien sur le port qu'elle se retrouvait, et qu'elle portait bien toutes ses appartenances avec elle, les traînant au fur et à mesure qu'elle déambulait les rues. Elle était comme salie, comme si elle avait dormi dans les rues... Tout laissait sous-entendre qu'elle venait d'un bateau, qu'elle était véritablement libre...

Je m'avancai lentement vers elle, jusqu'à lui faire face. Quelques centimètres séparaient nos visages, elle me dépassait, oui, de beaucoup. Elle avait tout laissé sur le sol, me fixant hautement, elle avait de l'assurance, elle avait vécu beaucoup de choses, oui, je le sentais dans son regard impassible : elle n'avait pas peur, non. Elle avait vu pire, beaucoup pire... Je souris mesquinement, la fixant tout aussi mortellement qu'elle me fixait. J'étais sans-doute très petite, mais mon accoutrement, ma robe, me donnait toute la crédibilité du monde, ce qui ne restait pas non-valuable, dans ce duel de regards.

"You might be telling the truth, woman. And yes, you might be free. But at what cost...?"

Oui... à quel prix? Quel prix, quelle contrepoids balancait le tout? Le fait qu'elle n'avait nullepart où aller, nullepart où se faire de l'argent pour vivre... Nullepart où manger... Bref, chose certaine, même si je ne le laissais pas paraître, j'avais l'une des âmes les plus charitables du monde, car je savais ce que c'était de ne pas avoir la vie que l'on voulait. Je pris de nouveau la parole, de mon accent britannique dominant.

"You're a mess... And even though you have been rude to me, I have an offer to make : how about you follow me to my demeure, and I'll let you take a shower, clean yourself up. Then i'll hand you new clothes, because you need some..."

Esclave Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 11/05/2008

"And why do you think that I want to follow you?", dis-je.

Mon ton était froid. Je gardais mes distances. Pourtant, je devais avouer que son offre était alléchante. Je rêvais de prendre une douche, même gelée, depuis des lustres. Mes vêtements allaient bientôt n'être que des lambeaux de tissus attachés plus ou moins les uns aux autres. Quant au fait d'avoir un toit sur la tête pour les nuits fraîches, je n'avais pas vraiment de chance jusqu'à ce moment. Comment allais-je m'en sortir les jours de grands vents, quand les extremités de mes membres engourdis par le froid et l'humidité n'allaient plus vouloir m'obéir? La lady avait raison, j'étais libre, certes, mais à quel prix...

"Who says to me that you won't take me as a slave, as you thought that I was?", demandais-je. J'essayais de parler anglais du mieux que je le pouvais, mais je doutais de mes mots.

Une bourrasque de vent souffla subitement, envoyant valser des débris traînant sur le sol humide du port. Un vieil ivrogne s'avança plus loin, sans nous jeter le moindre regard et continua son chemin, une bouteille à moitié vide à la main.

(Eum... je ne sais pas si c'est normal ou voulu, mais vous n'êtes pas obligées de faire vo dialogues en anglais ^^'')

Esclave Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 11/05/2008

(C'est voulu lol, ne t'inquiète pas, on le savait que nous n'étions pas obligées ^^)

(Ah 'ccord, dsl de cette interruption ^^''')